dossiers archives sur le Mexique

janvier 1997

 

CAS D'APPEL

Campagne contre l'impunité

Le cas du juge Abraham POLO USCANGA

Campagne contre les violations des droits de la femme

Violation des droits de la femme, au Chiapas. - Un cas parmi dix autres, tous impunis


Le cas du juge Abraham POLO USCANGA

Cet homme avait, pendant plusieurs années, été victime de menaces et de manoeuvres de harcèlement pour avoir refusé de délivrer des mandats d'arrêt contre des responsables syndicaux du Sindicato Unico de Trabajadores de Autotransporte Urbano-Rut 100 (SURAUR-100).

Le 1er Avril 1995, il avait démissionné de son poste après que le Président de la Suprema Corte de Justicia del Distrito Federal lui eut ordonné, menaces à l'appui, de modifier sa décision dans cette affaire.

Dans la soirée du 27 avril, le Dr Polo USCANGA a été enlevé dans une rue de Mexico par des hommes armés. Après un interrogatoire musclé ayant entrainé des blessures sérieuses aux jambes et au ventre avec un couteau, il a été relâché et a dû se faire soigner à l'hôpital où un médecin légiste a attesté l'existence de blessures corroborant les violences qu'il avait décrites.

Le juge a informé les médias de sa mésaventure ce qu'il lui a valu d'être de nouveau la cible de menaces et d'attaques. Le 10 mai 1995 alors qu'il traversait une rue, dans la capitale, il a failli être écrasé par un véhicule dépourvu de plaque d'immatriculation. Quelques semaines plus tard il a publiquement accusé le Président de la Suprema Corte de Justicia del Distrito Federal d'être l'instigateur des menaces et des agressions dirigées contre lui.

Dans la soirée du 19 juin 1995, la famille d'Abraham POLO USCANGA a signalé la disparition de ce dernier. Son corps a été retrouvé le lendemain, dans son bureau ; il était mort d'une balle tirée dans la nuque. Bien que les autorités aient d'abord avancé qu'il s'agissait d'un suicide, une enquête plus approfondie a prouvé que le juge POLO avait été assassiné. Les responsables de ce crime sont toujours en liberté.

Demandez aussi aux autorités de prendre toutes les mesures nécessaires pour que juges et avocats puissent exercer leurs fonctions conformément aux principes énoncés par les normes internationales en matière d'administration indépendante et impartiale de la justice, sans qu'ils aient à craindre pour leur vie.

Adressez vos lettres à :

Président Ernesto Zédillo Ponce de Leon :
Palacio Nacional
06067 MEXICO DF
MEXICO
Fax : 19 525 271 1764

Copie de vos lettres à :

Adresse du journal :
La Jordana
SR JEFE de Redaccion
Balderas 68
06050 MEXICO DF
MEXICO


Violation des droits de la femme, au Chiapas. - Un cas parmi dix autres, tous impunis : soeur Noberta Lopez Garcia.

Amnesty International s'est plaint en novembre 1995 auprès du Ministre de l'Intérieur du nombre croissant de plaintes pour agression contre des femmes par des agents de l'État. Contrairement à ce que disent les représentants de l'État, aucune sanction véritable ne saurait être prise. Au cours de cet entretien, la délégation a évoqué entre autres un certain nombre de viols laissés impunis. Cela n'a pas mis fin au processus.

Parmi les cas récents, le 26/08/1996, on note l'attaque de Noberta Lopez Garcia, une religieuse dominicaine de 25 ans.

"Elle se dirigeait à pied en compagnie de deux enfants, vers la communauté de Tzacbatul, dans la municipalité d'Ocosingo (Etat du Chiapas).

La religieuse a croisé en route un groupe d'une dizaine de personnes qui lui ont demandé où elle allait. Sœur Noberta a répondu qu'elle se rendait à Tzacbatul avec les enfants, puis a poursuivi son chemin. Peu après, trois hommes armés, dont les visages étaient dissimulés par des cagoules, ont attaqué la religieuse en la frappant dans le dos. Deux d'entre eux ont attrapé les enfants, tandis que le troisième maîtrisait sœur Noberta en lui disant "tais-toi ou on te descend".

Les trois hommes ont entraîné de force leurs victimes vers une zone boisée, où ils ont poussé sœur Noberta par terre. Lorsque celle-ci leur a dit qu'elle était religieuse, l'un des agresseur a répondu :"Ah, une religieuse, tu vas te donner à moi". Tandis que l'un des hommes masqués tentait de la déshabiller, un autre était , semble-t-il, assis sur sa tête pour l'empêcher de se débattre. Par chance, le passage d'un bus à proximité a dérangé les trois hommes, qui ont pris la fuite après avoir roué la religieuse de coups de pied. Le médecin expert qui l'a examinée par la suite a attesté que ses blessures corroboraient sa description des faits. Le lendemain de l'agression, 27 janvier 1996, sœur Noberta a porté plainte devant le ministère public, à Ocosingo. On soupçonne fortement que les agresseurs de la religieuse appartenaient à une communauté des environs. Pourtant, à l'heure où nous rédigeons le présent document, personne n'a encore été déféré à la justice dans le cadre de cette affaire.

Sœur Roberta collabore étroitement avec le diocèse de San Cristobal de Las Casas, en particulier avec l'évêque Samuel Ruiz, président de la Commision Nacional de Intermediacion (CONAL Commission national de médiation), qui s'efforce de trouver une solution au conflit armé du Chiapas. Par le passé, l'évêque Ruiz et divers membres de son diocèse ont été la cible de menaces de mort et d'autres menaces d'intimidation à cause de leurs activités en faveur des communautés indigènes de la région.

Le Mexique a déjà fait un grand pas en avant en reconnaissant, du moins en théorie, la nécessité d'œuvrer pour parvenir à l'égalité des femmes. Il est toutefois manifeste qu'à ce jour peu d'initiatives efficaces ont été prises afin d'atteindre cet objectif.

Amnesty International se félicite de ce que le président Ernesto Zedillo Ponce de Leon se soit engagé à mettre sur pied un programme national pour les femmes "qui facilitera les initiatives visant à promouvoir la participation totale des femmes à la société, avec les mêmes chances que les hommes".

Ecrivez au :

Président
Président Ernesto Zédillo Ponce de Leon :
Palacio Nacional
06067 MEXICO DF
MEXICO
Fax : 19 525 271 1764

Gouverneur du Chiapas:
Lic. Julio César Ruiz Ferro
Gobernador del Estado de Chiapas
Palacio de Gobierno
AV. Central y Primera Oriente
Colonia Centro, 29009 Tuxla Guiterrez
Estado de Chiapas.
MEXICO

Centro de Derechos Humanos "Fray Bartolomé de Las Casas"
5 de Fefrero N° 6
29200 San Christobal de Las Casas
Chiapas.
MEXICO


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