LE TIMOR: une urgence...

 

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un modèle de lettre à adresser à :

Monsieur Lionel Jospin
Premier ministre
Hôtel Matignon
57, rue de Varenne
75007 PARIS
FRANCE

Monsieur le Premier Ministre
Messieurs les Ministres,


La tragédie qui se déroule actuellement au Timor choque les citoyens que
nous sommes. Ces dizaines de milliers de personnes se retrouvent sans
défense face aux milices armées pro-Indonésiennes. Les Nations unies ont
organisé le referendum du 30 août dernier. Les Timorais ont choisi. Mais
maintenant, il n’y a plus personne pour leur venir en aide. Que fait la
Communauté internationale ?
Nous demandons donc à la France de faire tout ce qui est son pouvoir pour
que les Nations Unies assurent la protection de la population au Timor. Il
est impérieux, également, que les défenseurs des droits humains, qui
restent seuls pour témoigner, bénéficient d’une protection renforcée.

Vu les relations commerciales et politiques qui unissent notre pays à
l’Indonésie, le gouvernement français doit faire pression pour que les
autorités indonésiennes désarment les milices et poursuivent en justice les
auteurs de violations des droits humains. Le rôle des forces de sécurité
indonésiennes devrait être avant tout la protection de la population.

Par ailleurs, il semble que certaines personnes ont été tuées récemment en
Indonésie par des armes produites sous licence française. Nous vous demandons
d’arrêter immédiatement toute exportation d’armes et de munitions vers
l’Indonésie.

La grande majorité des États se sont réjouis de la bonne tenue du
referendum. Ils en ont applaudi les résultats. Ils condamnent les
répressions qui ont lieu aujourd’hui au Timor. Il est temps maintenant de
passer des déclarations aux actes.

La France est 1 des 5 membres permanents du Conseil de Sécurité de l´ONU, elle a donc obligatoirement des responsabilités fondamentales dans toutes les décisions internationales.

 

Timor vite, vite, vite! ( le site Amnesty International de la section belge francophone)

Le site d'Amnesty International ,section anglaise, qui est très présent au Timor

Le site de Human Rights Watch, état des lieux des violations des droits de l'homme sur le territoire.

 


Les divers liens et textes ci-dessous ne sauraient engager la responsabilite d'Amnesty International quant à leur contenu.

Les dossiers du monde diplomatique sur le Timor

Libération : les dernières informations
avec de nombreux liens et de nombreuses explications pour comprendre

 

texte original paru dans El Pais du 8/9/99. Si le Timor n’est pas sauvé, nous ne nous sauverons pas.
JOSÉ SARAMAGO

Qu’importe au monde que je me sente humilié et offensé. Qu’importe au monde que j’aie pleuré des larmes d’indignation, impuissant, devant les images infâmes d’un crime infâme? Si cette malheureuse humanité, manquant une fois de plus au respect qu’elle se doit à elle-même, n’impose pas à l’Indonésie, au nom de la simple morale, l’observance immédiate et inconditionnelle de la volonté du peuple du Timor Oriental, quelle importance qu’un écrivain vienne maintenant protester en utilisant les paroles de tous, que trop nombreux encore sont ceux qui se taisent parce qu’ils sont plus préoccupés par leurs intérêts présents et futurs que par le sang versé et les vies qui se perdent? Que pèse le peuple du Timor Oriental dans les balances politiques de Chine et de Russie? Quelle est la cotation d’un habitant de Dili à la Bourse de New York? L’Indonésie comprend plus de trois mille îles et le Timor Oriental est à peine la moitié de l’une d’elles.

Cela vaut-il la peine, pour si peu, que le monde se lève pour réclamer les responsabilités des coupables directs et indirects des atrocités qui sont commises devant nos yeux, pour exiger le châtiment des assassins et de ceux qui les commandent? Que faut-il donc pour que nous nous levions? Un continent? Deux continents? Le monde se lèvera t-il lorsqu’il sera sur le point de perdre le monde? Qu’en est-il de l’être humain? Et la démocratie, à quoi sert-elle? A-t-elle servi à quelque chose au Timor? On fait un référendum pour le rejeter ensuite, avant même que les votes aient été comptabilisés? Ne serait-ce pas un crime contre la dignité et l’honneur de mépriser et d’empêcher la volonté d’indépendance d’un peuple? Et quel sens ont aujourd’hui ces paroles? Un ministre a t-il de l’honneur, un général a-t-il de la dignité si ce sont le ministre et le général qui arment le bras des criminels? Ou sont-ils eux-mêmes les criminels? Quand prendra fin le cynisme de la malnommée communauté internationale? Quand finira l’hypocrisie de ceux qui commandent? Et l’inertie de ceux qui sont commandés? Quand cesserons-nous de pleurer sur nous-même? Quand cesserons-nous de dire que nous ne sommes pas coupables?

José Saramago est un écrivain portugais et prix Nobel de littérature