En République Démocratique du Congo, des milliers de civils non armés ont été victimes d'homicides illégaux. Beaucoup d'autres ont été soumis à diverses formes de tortures - un certain nombre de femmes ont notamment été violées - et de traitements cruels, inhumains ou dégradants. De nombreuses personnes ont "disparus" alors qu' elles étaient aux mains de l'une ou de l'autre des parties en conflit. Tous les belligérants ont arrêté hors de toute légalité des centaines de sympathisants réels ou présumés de leurs adversaires. Plusieurs centaines de milliers de civils ont fui vers les pays limitrophes, et l'on comptait au moins un million de personnes déplacées vivant dans des conditions épouvantables, nombreuses sont celles qui ont été fauchées par la maladie, la famine ou les éléments naturels; est présenté ici un panorama des atteintes aux droits humains et des souffrances endurées depuis août 1998 par le peuple congolais qui, dans le même temps, entend les dirigeants politiques ou militaires, étrangers ou congolais, des forces qui commettent des atrocités se réclamer d'un combat mené au nom de la sécurité ou de la souveraineté.
L'interminable conflit congolais met aux prises des groupes d'opposition armés alliés aux forces de gouvernements étrangers avec le gouvernement congolais qui, lui-même, est soutenu par plusieurs gouvernements étrangers. Les troupes régulières, à savoir les forces armées congolaises (FAC), bénéficient de l'aide militaire des gouvernements angolais, namibien et zimbabwéen. Au cours de l'année 1999, l'aviation soudanaise aurait bombardé des position de l'opposition armée. Le Tchad a retiré ses forces à la mi-99 après avoir, conjointement avec le gouvernement congolais, signé un accord de paix avec l'Ouganda en avril 1999. L'opposition armée, quant à elle, se compose de deux factions : le rassemblement congolais pour la démocratie (RDC) et le mouvement pour la libération du Congo (MLC). Les principales forces étrangères qui soutiennent le RDC et le MLC sont les forces gouvernementales burundaises, l'Armée patriotique rwandaise (APR) et les Uganda People's Defense Forces (UPDF, forces de défense populaire de l'Ouganda).
Amnesty International souhaite mettre en lumière la nature et l'ampleur - proprement inacceptable - des atteintes aux droits humains commises à l'encontre d'une grand partie de la population congolaise. Les auteurs des violations ont, de toute évidence, contrevenu à l'article 3 commun aux Conventions de Genève. Les massacres ont en outre été perpétrés en violation des traités internationaux relatifs aux droits humains, comme le pacte international relatif aux droits civils et politique (PIDCP) et la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples (Charte africaine).
Des centaines de civils non armés ont été tués par les forces gouvernementales de la RDC. Plus de cents soldats et civils ont étés exécutés à l'issue de procès n'ayant pas respecté les normes internationales d'équité. Un certain nombre de civils et de membres des forces de sécurité ont "disparus" après avoir été arrêtés. Nombre de personnes appréhendées avant ou depuis le début de l'année 199 ont été victimes de violences, notamment d'actes de torture, au moment de leur arrestation et durant leur détention par les forces de sécurité.
Des milliers de civils non armés ont été tués de façon délibérée et arbitraire par les forces du RCD, du MLC, de l'APR, des UPDF et du gouvernement burundais. Selon toute apparence, la plupart des victimes étaient des femmes, des enfants et des vieillards qui n'ont pas pu s'enfuir ou ne pensaient pas être pris pour cibles. Les forces susmentionnées ont enlevé ou fait "disparaître" des centaines de personnes. Parmi les personnes arrêtés par le RDC et ses alliés, beaucoup ont été victimes de passage à tabac et d'autres formes de torture pendant leur détention, notamment lorsqu'elles étaient détenues dans des centre de détention non officiels ou secrets.
Les Maï maï, la milice Interahamwe et autres groupes armés hostiles au RDC et à ses appuis étrangers ont délibérément tué ou enlevé des civils non armés. ces groupes se sont également rendus responsable d'actes de torture et notamment de viols, les victimes étant principalement des personnes soupçonnées de coopérer avec le RDC et ses alliés.
Amnesty international en est arrivé à la conclusion que les dirigeants de gouvernements comme les chefs des groupes armés engagés dans le conflit congolais n'ont aucunement l'intention d'empêcher les atteintes aux droits humains. L'organisation considère qu'ils font preuve du mépris le plus total à l'égard des obligation que leur impose le droit international, aux termes desquelles ils sont tenus de s'opposer à toute attaque contre des populations civiles non armées.
Les principales recommandations d'Amnesty International consistent à demander au Conseil de sécurité des Nations unies de mettre sur pied une nouvelle commission d'enquête internationale, qui sera chargée de faire toute la lumière sur les violations du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits humains commises en RDC, notamment depuis le mois d'août 1998. En vertu du mandat qui lui sera confié, cette commission devra être habilitée à formuler des recommandations pour que des mesures soient prises afin de traduire en justice, les auteurs présumés de graves atteintes aux droits humains, et pour qu'à l'avenir des tragédies comme celle que connaît la RDC ne puissent jamais se reproduire.
Les divers cas d'appel 2000
:
Civils massacrés.
Enfants soldats.
Femmes en danger.
Journalistes en danger.
deux autres lettres
Pour plus d'infos (carte, chiffres clés, articles...) voir ce lien sur le Monde diplomatique