Amnesty International Section Française
6 mars 2000
Communiqué de presse
UN CONGRES DE CONTINUITE
Le congrès national de la section française
dAmnesty International sest clôturé dimanche soir à Lille après trois
journées de travaux sur les grandes orientations en France du mouvement de défense des
droits de lHomme composé de 20500 adhérents. Le maire de la cité lilloise, Pierre
Mauroy, et son adjointe et Ministre de la solidarité, Affaires sociales et du
Travail, Martine Aubry - ont répondu présents par une visite devant
lassemblée de 800 délégués envoyés par lensemble des 400 groupes de
militants actifs sur le territoire français. Ce congrès a par ailleurs procédé à lélection dun nouveau bureau exécutif, nommant à la présidence, Denys Robiliard, reconduit pour un mandat de deux ans, entouré de deux vice-présidents, Francis Perrin, lui aussi reconduit, et Claire Longuet, nouvelle venue dans la fonction, originaire de Loire-Atlantique. |
Au chapitre des décisions de première urgence de ce congrès , une attention particulière des militants délégués a été souhaitée dans deux domaines de lactualité :
Un droit dasile immédiat pour les mineurs
Après avoir entendu le témoignage dun jeune Sierra léonais âgé de 16 ans, demandeur dasile isole arrivé en août 1999 à laéroport de Marseille, lassemblée a exprimé son souhait dune attention particulière des pouvoirs publics sur la situation des demandeurs dasile mineurs isolés, tel que le prévoit la Convention internationale des droits de lenfants.
Amnesty international section française constate que le traitement des dossiers et les dispositions daccueil des étrangers maintenus en zone dattente pendant 20 jours, ne sont pas dotés des moyens financiers et humains nécessaires à laugmentation des demandes dadmission depuis 2 ans. Selon le nombre de personnes arrivées à Roissy, la situation peut être dramatique pour ceux des étrangers qui nont pas la possibilité dêtre logés dans les chambres dhôtel réservées à cet effet. A Marseille, environ 600 étrangers sont passés par la zone dattente dArenc en 1999. Parmi eux, 77 mineurs, dont une dizaine de sierra léonais. Dans dautres ports, les passagers clandestins peuvent rester consignés à bord des navires, et repartir dans les mêmes conditions sans avoir pu faire examiner une éventuelle demande dasile. constate que le traitement des dossiers et les dispositions daccueil des étrangers maintenus en zone dattente pendant 20 jours, ne sont pas dotés des moyens financiers et humains nécessaires à laugmentation des demandes dadmission depuis 2 ans. Selon le nombre de personnes arrivées à Roissy, la situation peut être dramatique pour ceux des étrangers qui nont pas la possibilité dêtre logés dans les chambres dhôtel réservées à cet effet. A Marseille, environ 600 étrangers sont passés par la zone dattente dArenc en 1999. Parmi eux, 77 mineurs, dont une dizaine de sierra léonais. Dans dautres ports, les passagers clandestins peuvent rester consignés à bord des navires, et repartir dans les mêmes conditions sans avoir pu faire examiner une éventuelle demande dasile.
Au niveau des préfectures, le nombre de demandeurs dasile qui se déclarent a également augmenté de manière importante en 1999 mais les moyens nont pas suivi. Plusieurs milliers de demandeurs restent aux portes des foyers dhébergement. La durée de traitement de chaque dossier sallonge, le nombre de demandeurs dasile convoqués à lOFPRA pour argumenter leur requête chute de plus en plus.
La situation des mineurs isolés mérite une attention particulière à tous ces niveaux. Aux frontières, les juges ont tendance à considérer que la minorité de ces demandeurs empêche de prolonger leur maintien en zone dattente. Cependant, il nest pas rare quavant le passage devant un juge, des mineurs isolés soient gardés plusieurs jours dans les mêmes conditions que les adultes à Roissy, à Marseille ou ailleurs. Dautres sont rapidement refoulés vers le pays dembarquement sans garantie. Sur le territoire, un centre dhébergement spécifique a été crée en 1999 mais ses 30 places ne suffisent pas à accueillir tous les candidats et beaucoup de ces jeunes se retrouvent dans une situation de détresse qui vient sajouter aux affres de lexil.
En novembre 1999, puis le 26 janvier 2000, en sadressant successivement aux ministres concernés, puis au Premier ministre Lionel Jospin, Amnesty International section française a demandé que le gouvernement procède sans tarder à une évaluation rigoureuse de la situation de lasile et à une recherche des améliorations à envisager, en association avec les travaux du HCR, les experts et associations investies dans ce domaine-là.
Tchétchénie : La France doit bouger la communauté internationale
Le second point dinterpellation majeur de ce congrès concerne la Tchétchénie. Le congrès interpelle le gouvernement français en tant que membre du Conseil de sécurité pour que :
-soit autorisée laccès immédiat aux organisations nationales et internationales des droits humains et aux organisations humanitaires, sur tout le territoire tchétchène y compris dans les camps de filtration.
-soit autorisé lenvoi denquêteurs internationaux pour y mener une enquête indépendante et impartiale sur les allégations des violations des droits humains et du droit humanitaire.
-toutes les personnes soupçonnées dactes de torture ou de mauvais traitements soient identifiées et déférées devant la justice.
-que le gouvernement français se rapproche de ses partenaires afin que la Commission des droits de lHomme de lONU se prononce sur la situation en Tchétchénie lors de sa prochaine session du mois de mars 2000 à Genève.
-que la commission devrait dailleurs demander que le Rapporteur spécial sur la torture ainsi que le groupe de travail sur la détention arbitraire soient invités à se rendre en Tchétchénie.
-quil entreprenne avec ses partenaires de lOSCE, les démarches nécessaires en vue de déclencher la procédure prévue depuis la réunion de Moscou en 1991 qui concerne lutilisation en urgence du " mécanisme de la dimension humaine " prévoyant avec lappui de neuf autres états participants la création dune " mission de rapporteurs de lOSCE ".
-que le gouvernement saisisse dans les plus brefs délais de la Cour européenne des droits de lHomme dune requête inter-étatique prévue par la convention européenne de sauvegarde des droits de lhomme et des libertés fondamentales en cas de " manquements aux dispositions " de la dite Convention.
Pour tous renseignements, le service de presse se
tient à votre disposition :
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Pour le thème droit dasile, le responsable du service Réfugiés- Patrick Delouvin- est plus particulièrement joignable au 01.53.38.65.16.