Actions pour la protection des défenseurs en Colombie

(octobre 2000 - juin 2001)

 

La protection des militants des droits humains :
un pas en avant, trois pas en arrière

En dépit des mesures de protection prises par les autorités colombiennes, la sécurité des défenseurs des droits humains continue d’être gravement menacée. Depuis trois ans, plus de 25 militants ont été tués. Ils sont à peu près aussi nombreux à avoir échappé de justesse à des tentatives d’homicide. Beaucoup d’autres vivent sous la pression constante de menaces ou d’intimidations. Ils sont au moins une quarantaine à avoir fui le pays. La grande majorité de ces actes sont le fait des forces de sécurité, de leurs alliés paramilitaires ou de leurs hommes de main. Amnesty International a néanmoins reçu des informations faisant état d’homicides délibérés et arbitraires perpétrés par des membres de l’opposition armée. La persécution dont sont victimes les défenseurs des droits humains en Colombie a pour origine la profonde hostilité qu’inspire leur militantisme aux forces de sécurité et à leurs alliés paramilitaires et l’idée que leurs activités sont associées aux opérations de la guérilla.

La crise que connaît ce pays en matière de respect des droits humains a atteint des proportions alarmantes. Les droits fondamentaux et les principes du droit humanitaire international ont été foulés au pied par tous les protagonistes du conflit à mesure que s’intensifiaient les combats. Le travail des associations de défense des droits humains a permis de révéler une partie de la vérité et d’identifier certains des responsables. C’est précisément pour cette raison que les militants colombiens des droits humains ont été victimes d’une campagne systématique d’intimidation, de harcèlement et d’agressions.

Tant que le gouvernement s'en tiendra à de beaux discours et ne prendra que quelques mesures ostentatoires pour assurer leur sécurité, les défenseurs des droits humains continueront à courir de graves dangers. Le gouvernement doit faire preuve d'une réelle volonté politique afin de garantir l’efficacité de son programme de protection. Un tel programme ne doit pas masquer les problèmes de fond en se limitant à offrir des mesures de protection individuelles, telles qu'une protection policière, des gilets pare-balles, des caméras de surveillance ou le renforcement de la sécurité des locaux des associations de défense des droits humains. Dans le climat actuel, ces mesures ne peuvent avoir qu'un impact limité. Le vrai problème demeure le manque de détermination politique dont font preuve les autorités colombiennes lorsqu’il s’agit d’identifier et de traduire en justice les auteurs des diverses agressions commises à l'encontre des défenseurs des droits humains.

Pour assurer leur sécurité et leur conférer une véritable légitimité, le gouver­nement doit mettre en œuvre un programme de protection globale. Des mesures telles que la mise à disposition de gilets pare-balles et de gardes du corps en armes, tout utiles qu'elles soient, sont tout à fait insuffisantes pour dissuader les auteurs de violations des droits humains, en particulier les hauts fonctionnaires qui planifient et ordonnent les crimes, et qui continuent à agir en dehors de tout cadre légal.

L'impunité dans les affaires de violations à l'encontre des défenseurs des droits humains est la norme. C'est seulement depuis la création en 1997, de l'Unidad de Derechos Humanos (Unité chargée des droits humains) au sein de la Fiscalía (ministère public), que quelques progrès ont été accomplis pour en rechercher les auteurs, dans quelques cas particulièrement médiatisés. La majorité des victimes appartiennent à des associations qui interviennent dans des endroits reculés ou dans des zones de conflit, là où les institutions de l’État sont faibles et où les forces de sécurité et leurs alliés paramilitaires peuvent agir à leur guise. Dans ces régions, la répression systématique à laquelle sont en butte les associations de défense des droits humains et leurs militants s'est traduite par la disparition de ces associations, laissant la grande majorité des victimes de violations sans recours possible.

Ce rapport examine certaines des insuffisances du programme d’action entrepris jusqu’à aujourd’hui par les autorités colombiennes pour protéger les défenseurs des droits humains. Il traite en particulier du problème de l’impunité des auteurs de violations. Il montre comment certains meurtres auraient pu être évités si les mesures idoines avaient été prises en temps et en heure. Il souligne également que l’absence d’approche globale de la protection des militants des droits humains par les autorités a un impact négatif sur leur sécurité, alors qu’ils continuent à œuvrer en faveur des droits humains dans des conditions extrêmement dangereuses et précaires.

Ce présent document résume un rapport de 23 pages (10807 mots) : Colombie. La protection des militants des droits humains : un pas en avant, trois pas en arrière (index AI : AMR 23/022/00), diffusé le 19 mai 2000 par Amnesty International. Pour obtenir plus d'informations, vous pouvez vous reporter au document complet accessible sur Internet à l'adresse du site ÉFAI  (Les Éditions Francophones d'Amnesty international) sur internet :  http://efai.i-france.com

 

Chaque mois, vous pouvez écrire pour un défenseur.

Vous avez la description du cas du défenseur, avec le texte des lettres à envoyer aux autorités colombiennes; pour ceux qui le désirent, ces lettres sont aussi disponibles  au format .RTF. Le timbrage de chaque envoi est de 4,90F.

  Mois de janvier 2001 
  Mois de février 2001
  Mois de mars 2001
  Mois d'avril 2001
  Mois de mai 2001
  Mois de juin 2001


 

quelques  sites  complémentaires

Ceux-ci ne dépendent pas d'Amnesty International et ne sauraient engager sa responsabilité.

 Solidaridad Colombia : http://www.ac-grenoble.fr/espagnol/amelatina/colombia/colsolid.htm

École de la Paix sur la Colombie