Exécutions extrajudiciaires, homicides délibérés et arbitraires, torture, "disparitions", enlèvements, détention arbitraire et menaces de mort : telle est la réalité quotidienne de l'Algérie depuis bientôt sept ans (1991). Au cours de l'année 1997, la violence a connu une escalade sans précédent. Des milliers de civils ont été massacrés, décapités, mutilés, abattus ou brûlés vifs dans l'incendie de leur maison. La plupart des massacres ont eu lieu à proximité de la capitale.
Il est difficile d'établir l'identité des responsables de ces homicides. Les autorités algériennes affirment que ces tueries sont l'uvre du GIA (Groupe Islamique Armé) et d'autres groupes semblables. Cependant des homicides se sont produit à proximité immédiate de casernes de l'armée et de postes des forces de sécurité, sans que la population ait été protégée. En fait, il semble bien que ces massacres soient imputables tant aux groupes armés d'opposition (qui se définissent comme des "groupes islamiques") qu'aux forces de sécurité et milices armées de l'état.
Aucune enquête indépendante et impartiale n'a été effectuée sur ces atteintes aux droits de l'homme. La censure et la manipulation de l'information définie par les autorités comme "liée à la sécurité" contribuent à ériger un mur de silence.
Amnesty International demande l'ouverture d'une enquête internationale sur les massacres et les autres atteintes aux droits de l'homme. Il est important d'établir la vérité et de garantir la protection de la population civile.
La fin du silence sur les "disparitions" mars 1999